Portrait d'une administratrice de Zéro Déchet Touraine : Mélanie
Vie de l'asso – lundi 4 mars 2024
Depuis quand es-tu adhérente à ZDT et qu’est-ce qui t’y a amenée ?
J’ai adhéré à ZDT fin 2017. L’association en était à son démarrage. La question des déchets m’intéressait, je dirais, de longue date. J’ai toujours trouvé bizarre de jeter des choses qui paraissaient en bon état et qu’on ne réutilisait pas. J’avais déjà plus ou moins une pratique zéro déchet avant d’arriver à l’association : jeune, j’ai habité à la campagne et, évidemment, nous avions déjà adopté le tri des déchets, nous compostions… J’ai toujours fait en sorte d’éviter le gaspillage alimentaire et de jeter des choses qui pouvaient encore servir.
Lorsque j’ai appris qu’une association existait localement, comme j’avais un peu de temps, il m’a semblé naturel de m’y investir.
Actuellement, tu es administratrice de l’association. Qu’est-ce qui a fait que tu es passée du statut d’adhérente au statut de bénévole et du statut de bénévole au statut d’administratrice ?
Quand j’ai adhéré à l’association, j’ai rapidement eu envie de devenir bénévole et de participer à des actions. Je me suis proposée pour tenir des stands et animer des ateliers Do It Yourself (DIY).
J’ai trouvé très sympa de discuter avec des gens de la question des déchets, de rencontrer différents points de vue : certaines personnes étaient déjà sensibles à cette question, d’autres pas du tout, ou n’en voyaient pas l’intérêt. C’était intéressant de les amener à se poser des questions.
En 2020, le président m’a proposé de me présenter au Conseil d’Administration et j’ai été élue. C’était ma première expérience au sein d’un CA.
Mélanie lors d'un stand à l'IUT de Tours, en 2018
Lorsque tu as été élue au CA, quelles fonctions as-tu exercées ?
Au début, j’étais simple administratrice sans fonction particulière. J’assistais aux réunions, participais aux discussions, tout en participant à quelques actions telles que le projet Passplat.
En novembre 2021, après le départ de la trésorière, je me suis proposée pour prendre le relais dans l’attente de l’assemblée générale suivante. Sur un plan personnel, j’étais en fin de contrat saisonnier et j’avais un projet de réorientation professionnelle en comptabilité.
Malgré quelques appréhensions dans un contexte difficile, j’ai saisi cette opportunité d’acquérir une première expérience dans ce domaine dans lequel que voulais me réorienter.
J’ai ainsi été trésorière de novembre 2021 à mars 2023.
Parmi les actions que tu as réalisées à ZDT, quelles sont celles qui te laissent un meilleur souvenir ?
Les moments d’échanges sur les stands avec le public. Suivant les stands, le public est assez varié : lycéens, familles, citadins, ruraux. Pour certains, le compostage, par exemple, est une évidence, pour d’autres, c’est inconcevable car il leur semble impossible de changer leurs habitudes. Certains sont réceptifs à la problématique des déchets, d’autres ne le sont pas au départ, mais on arrive à dialoguer sur le sujet.
L’accueil des personnes qui se présentent aux stands, c’est quelque chose de très utile : l’association doit aller vers les gens qui sont avant tout consommateurs et qui ne pensent pas forcément à ce qui se passe avec nos déchets une fois qu’on s’en est débarrassé.
La gestion des déchets est un enjeu énorme dans la société de consommation dans laquelle nous vivons, tout le monde devrait se sentir concerné.
Mélanie avec des bénévoles, au festival Terres du son 2018
Pourrais-tu m’en dire plus sur ton expérience sur les ateliers DIY ?
Ces ateliers donnent des clefs aux participants qui apprennent à faire eux-mêmes des produits ménagers simples, basiques. C’était pour moi une activité plus stressante car elle nécessite un travail préalable de mise en place : récupérer le matériel, veiller à ne rien oublier, avec des règles d’hygiène et de sécurité à respecter. L’implication des participants est importante. Si on prépare bien, ça se passe bien et les échanges sont très fructueux. On apprend aussi des gens qui peuvent avoir leurs propres recettes et techniques.
Quelles sont à ton avis les actions les plus importantes menées par ZDT ?
En l’état actuel, ce sont les sites de compostage partagé installés un peu partout sur le département. Il y a ainsi une quantité de biodéchets compostés qui ne rejoignent pas les ordures ménagères. C’est je pense, significatif. Avec la loi qui oblige à la collecte séparée des biodéchets, les collectivités ne sont pas prêtes et ZDT permet d’aider à régulariser la situation.
Une autre activité significative de l’association ce sont les ateliers pédagogiques dans les établissements scolaires qui permettent de sensibiliser les générations futures.
Que fais-tu aujourd’hui dans l’association ?
Même si je ne suis plus trésorière depuis que nous avons revu les statuts, j’assure encore les fonctions finances, avec une autre administratrice. Je ne suis plus sur le terrain et passe beaucoup de temps au suivi de la trésorerie et assure le lien avec le cabinet comptable…Cette fonction est assez chronophage.
As-tu des regrets ?
Oui, avant tout parce que nous ne pouvons pas répondre à toutes les sollicitations faute de bénévoles.
Sur le projet Passplat, aussi, qui est lancé mais ne s’est pas développé autant qu’on l’espérait. Il y aurait encore beaucoup de choses à faire sur le sujet.
Je pense qu’il faudrait améliorer la communication avec les adhérents et bénévoles, auprès des acteurs locaux et vers le grand public.
Enfin, j’aimerais que soient remis en place les moments conviviaux qui existaient avant le COVID. C’étaient des apéros Zéro Déchet ouverts à tous, qui pouvaient regrouper jusqu’à une trentaine de personnes. Nous avons à nouveau pu en organiser un fin 2023. Ce serait sympa de relancer ce petit rituel, car c’était le moyen de rencontrer de nouvelles personnes.
Quels sont tes projets à court terme dans l’association ?
J’ai changé de métier et les horaires de mon nouveau poste ne m’offrent plus de disponibilité en semaine, ce qui est difficilement compatible avec les besoins de ZDT. De plus, je suis en train d’apprendre un nouveau métier, ce qui me demande plus d’énergie. Je pense que je ne vais pas me représenter au CA.
Je resterai disponible car je crois qu’on aura encore besoin de moi pour faire le lien et je souhaite que l’association perdure. Je ferai tout pour aider à la transition.
Quand le relais sera opéré, j’aimerais reprendre la tenue de stands et pourrai aussi donner un coup de main dans le domaine administratif.
Propos recueillis et mis en forme par Martine Lecomte, bénévole de Zéro Déchet Touraine