Hop ! Hop ! Hop, Halte à l’Obsolescence programmée !
Vie de l'asso – vendredi 13 octobre 2017
L’obsolescence programmée pour le droit français depuis août 2015, c’est « l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement ».
Qui n’a jamais eu une imprimante, un ordinateur, une télé, son smartphone ou l’iphone qui flanche au bout d’un temps assez court. Pour les imprimantes, le nombre de copies avant leur fin serait défini en amont. Pour les ordinateurs, la mise à jour des logiciels fait que votre ordinateur n’est plus assez puissant pour « tourner » correctement. Résultat, il faut le changer. Pour la télé, le fonctionnement correct serait limité à 20 000 heures. Pour les téléphones comme l’iphone 4 en 2016, l’arrêt des mises à jour a exposé l’utilisateur à des piratages.
Les téléphones en particuliers sont aussi victimes d’une sorte d'obsolescence culturelle, dont le ressort est uniquement psychologique: la fréquence élevée de sortie des nouveaux modèles rend les anciens moins désirables et donc obsolètes non parce qu'ils sont hors d'usage, mais parce qu'ils deviennent désuets.
Les industriels entretiennent une grande opacité sur la durée de vie de leurs produits. Pourtant depuis 2015, réduire volontairement la durée de vie des produits est puni par la loi (art. 99 de la loi n°2015-992), passible de 2 ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende.
L’association HOP a collecté des preuves pour lancer une première action en justice contre le fabricant d’imprimantes Epson. Ici la campagne de financement participatif pour mener à bien ce projet.
L’obsolescence programmée a été conçue et théorisée dans les années 30, en plein crise, pour dynamiser une économie à bout de souffle. Bis repetita aujourd’hui. L’ampoule à incandescence inventée par Thomas EDISON quelques années plus tôt (il a aussi inventé la chaise électrique, rappelons-le…) a été le premier objet dont l'obsolescence a été délibérément programmée par les industriels. La preuve en est qu'une des toutes premières ampoules de ce type fonctionne depuis 1901 dans la caserne des pompiers de Livermore aux Etats-Unis. Le film Prêt-à-jeter lui rend hommage, cette ampoule est désormais filmée en continu.
Nous pouvons agir pour changer ce modèle mortifère de production de masse, consommation de masse et déchets de masse.
Il y a des solutions comme mieux concevoir et vendre, privilégier l’usage et le collaboratif (bien que ce modèle fasse aussi l’objet de critiques), moins consommer et mieux (plus durablement) et devenir acteur de sa consommation…
Des acteurs locaux s’impliquent pour favoriser le réemploi (don, troc, revente…), la réparation… D’ailleurs ce secteur a été mis à mal par l'obsolescence programmée.
Lors d’un récent séminaire à Blois, il a été annoncé qu’un annuaire national et régional des répar’acteurs allait être mis en ligne en 2018, normalement par la Chambre Régionale de Métiers du Centre Val de Loire. Youhou !
En attendant vous pouvez solliciter les réparateurs du coin via le site oureparer.com, via la chambre de métiers d’Indre-et-Loire, la Ressourcerie la Charpentière, le repair café, ou encore mutualiser et prêter, échanger vos objets via les sites zilok.com, mutum.com…
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Auteur : Hugo MESLARD-HAYOT pour Zéro Déchet Touraine
Cet article a été rédigé à l’aide du livre Du jetable au durable de Laetitia VASSEUR & Samuel SAUVAGE.