14 juillet, bal des déchets
Nous avons reçu ce message de Thierry*, un de nos adhérents, qui nous alerte sur la pollution engendrée par les déchets de feu d'artifice. Témoignage.
"Je n’ai pas l’habitude d’aller voir les feux d’artifice tirés pour la fête nationale et autres festivités. Cette année, je me suis retrouvé parmi cette foule qui n’hésite pas à s’amasser pour aller voir ce spectacle qui ravit toutes les tranches d’âge.
C’est probablement un classique de nos jours, mais je fus un peu surpris de ne pas pouvoir m’approcher des quais sans être fouillé et démuni de tout contenant qui risque probablement de faire projectile… L’ensemble du butin des agents chargés de cette besogne n’était pas trié et seulement entreposé au sol ; il faut dire que la poubelle n'a été inventée que récemment dans l’histoire de l’humanité et le tri n’en parlons pas… Quid des personnes venues avec leurs bouteilles ZD ?
Pendant que les fusées décollaient et explosaient sous les clameurs de contentement de la foule et le classique « oh la belle bleue ! », je me remémorais une balade faite il y a une quinzaine d'années, à la mi-juillet, suite au feu d'artifice tiré de la levée de la Loire à Orléans. J’étais tombé sur des dizaines de rondelles en plastique et divers débris manifestement liés à ce spectacle. J’avais ramassé le plus gros et tout jeté dans la première corbeille venue… souvenir.
Le spectacle s'est déroulé comme à l’accoutumée. Après le bouquet final, chacun a semblé rentrer chez lui ou aller danser au bal des pompiers… Sur l’île Simon, d’où étaient tirés les engins explosifs, on apercevait quelques flammes, vite éteintes par les pompiers ou artificiers sur place.
Le lendemain, suite à la lecture d’un article de 2016 sur l’impact environnemental et sanitaire des feux d’artifice, j’ai entrepris une marche vers le bout de l’île Simon, en fin d’après-midi. De prime abord, il m'a semblé que le lieu avait été nettoyé, mais ne sachant pas où était l'emplacement exact des tirs, je suis sorti du chemin bétonné pour aller voir sur les berges.
C’est là que, sans surprise, je suis tombé sur le même genre de déchets restés dans mes souvenirs… Des tubes de cartons emballés de papier aluminium en prime. Si un nettoyage avait été fait, c’était probablement de nuit, pour en laisser autant. Ou alors, le contrat avec l’entreprise de pyrotechnie ne comprennait tout simplement pas de nettoyage.
Comme on ne se refait pas, je n’ai pas pu m’en empêcher : j’ai ramassé ces déchets manifestement liés au feu d’artifice du 14 juillet. Après ce passage rapide, il en reste certainement : je n’ai pas traversé la Loire pour aller sur les petites îles, ni plongé sous l’eau… Quelques minutes plus tard, mon petit sac était rempli des restes de la fête nationale… Cette fois, je ne le mettrai pas à la corbeille, bien décidé de faire un retour au service municipal concerné. Oui, mais lequel ?
J’imagine que personne ne cautionne la pollution, visible ou non, surtout si elle est produite par nos impôts. C’est pourtant le cas pour cette célébration.
Au vu des urgences climatiques et du chaos qui nous guette, une solution radicale serait probablement d’interdire ces spectacles, mais je vois déjà la levée de boucliers… Je propose donc un transfert de budget pour un spectacle culturel géant dans les rues de Tours, qui aurait aussi l’avantage de ne pas perturber les nichées d’oiseaux et autres habitants naturels de l’île Simon.
Affaire à suivre… "
Nous ajoutons que, suite à ce témoignage, un courriel a été envoyé au Maire de Tours, Christophe Bouchet, afin de lui faire part de ce témoignage et qu'il s'explique sur cette pollution inacceptable dûe au feu d'artifice tiré sur le territoire de la commune qu'il dirige. Nous vous informerons des suites données à notre signalement par la mairie de Tours.
Si, comme Thierry, vous constatez la production de déchets sauvages dont vous pouvez identifier le ou les auteurs, n'hésitez pas à nous contacter afin que nous interpellions les autorités concernées. Nous sommes particulièrement intéressés par tout témoignage portant sur des lâchers de ballons, des ball-traps, des kermess ou repas campagnards tout jetable, etc...
S. Moreau
* Le prénom a été volontairement changé car notre adhérent souhaite conserver l'anonymat.