A bas l’usage unique !
Les législateurs européens et français ont récemment interdit des plastiques à usage unique. Ce fut le cas en 2016 pour les sacs plastiques de caisse et depuis 2017 pour les autres sacs plastiques (au marché, sur les étals, en grande surface pour les fruits, légumes, poissons, viandes par exemple). Hélas, cette loi n’est pas toujours respectée par les commerçants à l’heure actuelle.
D’autres plastiques à usage unique sont visés par différentes lois en vigueur ou à venir (Directive 2018/0172):
Figure n°1 : Lois et directives interdisant certains plastiques à usage unique
Sont visés par la loi egalim pour 2020 : touillettes, pailles, piques à steak, couverts en plastique, plateaux-repas, pots à glace, saladiers, bouteilles plastiques dans les cantines en 2020 sauf restrictions d'eau et eau non potable. Cette interdiction, proposé par des députés LREM, a échappé au véto du Ministre de l'agriculture, Stéphane Travers, qui estimait alors de manière contradictoire: "Il y a une nécessité de changement de comportement pour diminuer le nombre de déchets, notamment ceux issus des produits plastiques. Mais il faut être cohérent". M. Travers, un ministre jetable?
Sont visés par la loi egalim pour 2025 : Fin d’utilisation des contenants alimentaires de cuisson, de réchauffe et de service en matière plastique dans les services de restauration collective des établissements scolaires et universitaires ainsi que des établissements d'accueil des enfants de moins de six ans.
Les plastiques à usage unique qui sont visés par la loi TEPCV : assiettes, gobelets, verres en plastique.
Les plastiques à usage unique qui sont visés par la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages : les bâtonnets ouatés à tige plastique, autrement dit les cotons-tiges !
Aussi sont visés par la directive 2018/0172 dite directive SUP (Single Use Plastic) : les contenants alimentaires en polystyrène expansé (type boîte kebab) et les tiges en plastique des ballons de baudruche.
On aurait pu en ajouter d'autres sur lesquels légiférer : les ballons de baudruche, les lingettes jetables, les cintres plastique, les colliers de serrage en plastique… L’usage unique devrait être réservé aux usages pour lesquels il n’y a pas d’alternative sanitaire durable (paille pour l’alimentation de patients, poches en plastique pour les produits sanguins…).
Les fausses bonnes alternatives
On peut déplorer que les substituts proposés restent de l’usage unique (matériau biosourcé/compostable/biodégradable) en pulpe de canne à sucre, en palmier, en pain rassis, en amidon de pomme de terre, en bois, en carton, en pâtes... Qui plus est n’étant pas un emballage ces matériaux iront probablement pour une bonne partie alourdir les poubelles d’ordures ménagères sauf compatibilité avec la collecte des biodéchets en porte-à-porte ou le compostage de proximité.
Figure n°2 : exemple de visuel du syndicat de gestion des déchets vendéen
Les vraies solutions
Chaque Maire peut prendre un arrêté interdisant l’utilisation de produits plastiques à usage unique (gobelets, pailles, bouteilles…) à l’occasion d’événement festifs ou sportifs et mettre à jour le règlement d’occupation du domaine public pour limiter l’utilisation du plastique dans les commerces et restaurants.
Il faudrait proposer des contenants réutilisables/lavables à la place (gobelets, vaisselle, barquette…) afin de ne pas piéger les personnes concernées.
Pour info, les citoyens sont invités à donner leur avis pour la construction du décret sur l'interdiction du plastique à usage unique visé par la loi de transition énergétique pour la croissance verte et la loi Egalim : https://bit.ly/2ZkCfpT (pensez réutilisable !)
Hugo MESLARD-HAYOT
Source :
Zero Waste France, 2019. Plastique jetable, les communes peuvent agir [ https://www.zerowastefrance.org/wp-content/uploads/2019/01/190204_cp.pdf ] consulté le 1er août 2019.