29/05/2019 - La Nouvelle République: "Écologeste : les bouteilles consignées de retour en Indre-et-Loire ?"
Revue de presse – lundi 10 juin 2019
Propres et vides, elles sont couchées sagement sur le range-bouteilles, attendant qu’un quidam s’en saisisse pour les remplir d’huile, de vin ou de thé glacé. Mais contrairement à la promesse tatouée sur leur flanc, elles ne participeront pas au cycle de la consigne. « Il faudrait être dans une zone où le ramassage est organisé, ou investir dans une laveuse… qui coûte plus de 5.000 € », se désole Anna-Gwénolé, gérante de l’épicerie vrac Sur la branche, à Tours. Rien n’empêche ses clients de passer eux-mêmes le goupillon et de réutiliser leur contenant à l’épicerie, mais de système organisé, point. « Quand on voit les quantités de bocaux que les gens me ramènent, et la demande croissante de vin en vrac, je me dis qu’il y a vraiment quelque chose à faire », remarque la jeune femme.
“ Si écologiquement c’est intéressant, je prends ! ”
Ce ne sont pas les Français qui lui diront le contraire, puisqu’ils seraient, selon un récent sondage, près de 9 sur 10 à adhérer au concept du retour à l’envoyeur. « C’est un sujet intéressant, la verrerie représente le premier pôle d’achat pour moi », réagit Cyril Langlois, limonadier de la place tourangelle. Du haut des 100.000 petites et 20.000 grandes bouteilles de bière, thé et limonade qu’il écoule chaque année localement, l’idée le travaille. « Il y a des calculs à faire sur le coût énergétique, l’empreinte carbone… Si, écologiquement, c’est intéressant, je prends ! », réfléchit le jeune entrepreneur. Mais la réalité économique est plus complexe que la pensée écologique. « A mon échelle, le ramassage serait très compliqué, très coûteux, et il me faudrait un entrepôt plus grand pour le stockage », pointe-t-il.
La réponse pourrait bien être collective. En Pays de Loire, c’est une association, Bout’à bout, qui porte le circuit de réemploi, en étroit partenariat avec plusieurs producteurs et distributeurs. En Indre-et-Loire, le cycle de collecte, lavage, transport pourrait être assuré via une société coopérative. C’est en tout cas l’esprit du projet Rebout’, portée par la Tourangelle Claire Dupont, en phase de « pré-incubation » à la Région. Plusieurs producteurs de bières, jus de fruits et limonades locales ont fait part de leur adhésion, ainsi qu’un certain nombre de points de vente. « Le but est vraiment d’intégrer les producteurs et les consommateurs, dans la logique de l’économie circulaire », souligne la porteuse du projet.
Le coup de pouce promis par les organisateurs de la Cop régionale, lancée ce printemps, pourrait bien être la goutte d’eau qui lance la laveuse : Rebout’ fera en tout cas partie des projets soumis.
(*) Sondage YouGov réalisé pour le HuffPost auprès de 1.003 personnes.
Zéro Déchet Touraine est partenaire et soutien officiel du projet Rebout', porrté par certaines de nos bénévoles. Pour plus d'informations, contactez Perrine et Claire: rebout37@gmail.com